Les
réactions à l’accord de Campos (suite)
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La revue la Nef ( n° 125, mars 2002 - 6 euros -, B.P. 73, 78490
Montfort l’Amaury), publie un entretien avec Mgr Rangel et la longue
note doctrinale par laquelle les prêtres de l’Administration
apostolique Saint-Jean-Marie Vianney expliquent leur position. La
reconnaissance de l’autorité du Pape, expliquent-ils, n’a présenté
pour eux aucune difficulté. “ Nous n’avons jamais ni adopté la
position sédévacantiste ni voulu faire un diocèse parallèle,
contestant l’unité de régime de l’Eglise. ” Pour expliciter leur
reconnaissance et acceptation du concile Vatican II, ils font référence
à des déclarations de Mgr Lefebvre (“ J’accepte le concile,
interprété d’après la Tradition ”) et de Mgr Fellay et à un
article de Jean Madiran paru dans Itinéraires en novembre
1966. Quant à la reconnaissance de la validité du Novus Ordo Missae,
ils se réfèrent, explicitement, à la déclaration similaire faite par
Mgr Lefebvre, en mai 1988, dans l’ “ accord doctrinal ” signé avec
le Saint-Siège puis retiré.
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Fideliter, la revue du district de France de la FSSPX, ne publie
aucun article ni commentaire sur les accords signés. Son dernier numéro
(n° 146, mars-avril 2002 - 7,5 euros -, B.P. 88, 91152 Etampes cedex)
publie, en revanche, le texte complet du communiqué publié le 16 janvier
dernier par Mgr Bernard Fellay, Supérieur général de la FSSPX. Mgr
Fellay regrette “ la précipitation et le caractère partiellement
dissimulé des tractations qui ont conduit à la reconnaissance actuelle.
” Il reconnaît néanmoins “ qu’aucune concession substantielle au
niveau doctrinal n’a été faite. ” Mgr Fellay estime enfin que “ la
situation nouvelle créée servira de test pour le futur. La Fraternité
reste très réservée et observe avec appréhension d’aussi près que
possible le développement de l’oeuvre en attendant d’en voir les
fruits. ”
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Dans l’éditorial du dernier numéro de Pacte (n° 62,
février 2002, 23 rue des Bernardins, 75005 Paris - 2,50 euros), l’abbé
de Tanoüarn juge sévèrement la “ soumission a priori ” de Mgr
Rangel et des traditionalistes de Campos. Dans le même numéro, Maxence
Hecquard confirme qu’il y eut bien un visite de Mgr Fellay, supérieur
général de la FSSPX, à Mgr Rangel, en octobre dernier, pour “ tenter
de le convaincre de renoncer à cette funeste signature ”. Dans la suite
des accusations de trahison portées par l’intermédiaire des
Dominicains d’Avrillé, Maxence Hecquard estime que Mgr Rangel a rompu
avec “ une alliance DE plusieurs décennies avec la FSSPX. ”
Le
bienheureux Escriva de Balaguer et la nouvelle messe (suite)
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Mgr Fernando Ocáriz, Vicaire général de l’Opus Dei, à Rome, a bien
voulu nous donner des précisions sur la célébration du Novus Ordo
Missae par le bienheureux Escriva de Balaguer, évoquée dans les deux
précédents numéros d’Alètheia.
D’après
les sources publiées et d’après ses propres souvenirs personnels, il
confirme que Mgr Escriva a incité tous les prêtres de l’Opus Dei à
adopter le nouveau rite. Le fondateur de l’Opus
Dei “ s’appliqua à apprendre le nouveau
rite de la Messe ” et refusa qu’on sollicite, pour lui, une permission
de conserver le rite traditionnel. Néanmoins, Mgr Alvaro del Portillo,
rencontrant Mgr Bugnini, le secrétaire de la Congrégation du Culte
divin, obtint, vers 1974, que le fondateur de l’Opus Dei puisse à
nouveau célébrer selon le rite traditionnel.
Mgr
Ocáriz précise que le futur saint Josémaria Escriva de Balaguer
pratiqua en fait ce qu’on appelle le bi-ritualisme : “ au cours des
dernières années de sa vie, le bienheureux Josémaria célébrait d’ordinaire
la Messe sans peuple, et lorsque parfois il la célébrait en présence du
peuple, il utilisait le Missel de Paul VI. ”
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Hormis le cas du futur saint Josémaria, la sanctification dans le nouveau
rite liturgique est manifeste pour Mère Teresa de Calcutta ou Marthe
Robin. Quant au Padre Pio, s’il a conservé jusqu’à sa mort le rite
traditionnel, on ne peut en déduire une hostilité au nouveau rite,
puisqu’il est mort en 1968, avant que le Novus Ordo Missae soit
promulgué. Certes, il a obtenu une dispense écrite de suivre les
premières réformes introduites dès 1965, mais les documents rassemblés
à l’occasion du procès de béatification montrent que seules des
raisons de santé ont alors été évoquées.
De
nouvelles déclarations de soeur Lucie de Fatima
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Comme pour mettre un terme aux controverses qui n’ont pas manqué de
surgir suite à la publication et au commentaire, par le Saint-Siège, du
troisième secret de Fatima, Mgr Bertone, Secrétaire de la Congrégation
pour la Doctrine de la Foi, a rendu visite à soeur Lucie, en son carmel
de Coïmbra, le 17 novembre 2001, et l’a longuement interrogée (pendant
plus de deux heures). A l’issue de cet entretien, un long communiqué a
été publié, qui porte la signature conjointe de la voyante de Fatima et
de Mgr Bertone. Le traduction intégrale de ce communiqué est parue dans
le n° 2264, 17 février 2002, de la Documentation catholique
(4,12 euros - 3 rue Bayard, 75008 Paris).
Soeur
Lucie conteste que le troisième secret n’ait pas été révélé
intégralement : “ Tout a été publié, a-t-elle déclaré ;
il n’y a plus rien de secret. ” Elle dit aussi, à deux reprises,
son accord avec l’interprétation que le cardinal Ratzinger a donnée du
texte. Enfin, elle réaffirme avec force : “ J’ai déjà dit que la
consécration désirée par Notre-Dame a été faite en 1984, et elle a
été acceptée par le Ciel. ”
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Ces nouvelles déclarations solennelles ne convaincront sans doute pas
ceux qui jugent que la consécration demandée par la Sainte Vierge n’a
pas été faite (le Père Gruner, la CRC, la FSSPX, et d’autres) et ceux
qui estiment que le texte du troisième secret n’a pas été révélé
complètement (FSSPX et site internet fatima.be, entre autres).
La
pointe extrême de cette contestation est sans doute représentée par un
ouvrage publié par une maison d’éditions millénariste (Le
troisième Secret du 26 juin 2000 est un Faux..., Editions D.F.T.,
B.P. 28, 35370 Argentré-du-Plessis, 192 pages - 17,99 euros).
L’auteur,
Laurent Morlier, estime :
“
après comparaison des déclarations anciennes et nouvelles de celle qu’on
nous présente comme “Soeur Lucie”, il est aisé de conclure que
quelque chose d’assez suspect se passe autour d’elle. Nous en sommes
réduits aux hypothèses, mais deux seulement sont envisageables ; soit la
vraie Lucie est atteinte de démence sénile ou a été droguée, mais si
nous étions dans cette situation ses propos seraient plus ou moins
incohérents, ce qui n’est pas vraiment le cas (...) Deuxième
hypothèse donc : la vraie Lucie a été “mise au placard” et
remplacée par une fausse “Soeur Lucie” tout acquise aux désirs du
Vatican actuel, et que l’on met en scène dans certaines occasions
importantes où elle doit apparaître en public. ”
Cette
hypothèse, hautement rocambolesque, avait déjà été avancée jadis,
par les mêmes milieux, pour expliquer l’évolution du pontificat
de Paul VI : le pape de l’application du concile Vatican II aurait été
un imposteur, un sosie du vrai Paul VI qui, lui, aurait été
maintenu au secret ... |