Un
nouveau président pour la Conférence épiscopale de France
Mardi
6 novembre, les évêques de France, réunis en assemblée plénière à
Lourdes, ont élu Mgr Ricard président de la Conférence épiscopale.
Mgr
Jean-Pierre Ricard, né en 1944 à Marseille, a reçu sa formation
sacerdotale au séminaire de Marseille puis au séminaire des Carmes, à
Paris. Sauf erreur de ma part, c’est, depuis que la fonction existe, le
premier président de la Conférence épiscopale à n’avoir pas reçu
une partie de sa formation à Rome.
Il
a longtemps exercé son ministère à Marseille où, pendant dix années,
il a été délégué épiscopal auprès des séminaristes, de 1975 à
1985. Il a été aussi curé de l’importante paroisse Sainte-Marguerite,
de 1981 à 1988. Vicaire général de Marseille en 1988, il a été nommé
évêque auxiliaire de Grenoble en 1993. Il était alors le plus jeune
évêque de France.
En
juillet 1996, il est devenu évêque coadjuteur de Mgr Louis Boffet,
évêque de Montpellier, auquel il a succédé rapidement. En 1999, enfin,
il a été élu vice-président de la Conférence des évêques de France.
Jean-Marie Guénois, dans la Croix (7.11.2001), fait remarquer :
“ Le nouveau président, ancien vice-président, était jusque là
chargé des relations entre l’Eglise et l’Etat. Comme si ce dossier
montait d’un cran dans les préoccupations de l’institution
ecclésiale. ”
A
Marseille, où je l’ai assez bien connu, il semblait être un prêtre
modéré, non enclin aux exaltations et dérives du progressisme. C’était
un homme de consensus.
Au
dernier Synode des évêques réuni à Rome, en octobre, Mgr Ricard a fait
une intervention sur le rôle de l’évêque comme “ tisserand ” de
la communion1 :
“
L’Eglise est dans son coeur même une communion missionnaire. Cette
communion est tout à la fois un don du Seigneur à accueillir et une
tâche à réaliser. La réalisation de cette communion passe par l’apprentissage
d’une solidarité fraternelle où doit s’ajuster dans la formation du
lien ecclésial la diversité des vocations, des charismes et des
ministères. Il est de la responsabilité du ministère épiscopal de
veiller à cette édification quotidienne de l’Eglise, de favoriser la
synergie des différents acteurs, d’aider à vraiment marcher ensemble
sur cette route commune (sun-odos) de la foi et de la mission. On
peut comparer l’évêque à un tisserand qui aiderait à tisser au jour
le jour le tissu ecclésial. Il croisera le fil de la communion verticale
(avec Dieu) avec celui de la communauté fraternelle. Il apportera à tous
son aide, son accompagnement, son discernement et la clarification de ses
décisions pastorales. Il le fera avec patience, confiance et conviction. ”
Cette
intervention a suffisamment retenu l’attention des quelque deux-cent
cinquante pères synodaux pour que, semble-t-il, Mgr Ricard soit associé
à la rédaction du “ Message du synode des évêques au Peuple de
Dieu ” qui a été rendu public à Rome le 26 octobre. En effet, la 19e
des trente propositions du “ Message ” reprend l’image, et l’expression,
de l’évêque “ tisserand de l’unité ” :
“
Il [l’évêque] ne cessera de soutenir la ferveur des
paroisses et les entraînera, avec les curés qui en ont la charge, dans
un élan missionnaire. Mouvements, petites communautés, services de
formation ou de charité qui forment le tissu de la vie chrétienne,
bénéficieront de sa vigilance et de son attention. Tel un bon tisserand
de l’unité, l’évêque, avec les prêtres et les diacres, discernera
et soutiendra tous les charismes en leur merveilleuse diversité. Il les
fera concourir à cette mission unique de l’Eglise : rendre témoignage,
au milieu du monde, à la bienheureuse espérance qui est en
Jésus-Christ, notre unique Sauveur. ”
Sans
préjuger de l’action que mènera le nouveau président de la
Conférence épiscopale de France, on signalera encore ce fait qui est une
illustration de sa conception de l’évêque comme tisserand de l’unité
: le 16 juillet dernier, il a ordonné diacres, au Barroux, deux religieux
du Monastère Sainte-Madeleine. C’est le dernier numéro des Amis du
Monastère, paru avant l’élection de Mgr Ricard, qui signale le
fait dans sa “ Chronique du monastère ”. En précisant : “
après none, à l’ombre d’un pin, il nous décrit sa formation, son
diocèse, et les prochains travaux de l’épiscopat. Selon lui, la crise
des vocations a été accentuée par une “paralysie de l’appel”. Il
faut relancer l’appel et les jeunes hésiteront moins à répondre. ”
Les
Amis du Monastère publient leur 100e numéro. La collection complète
des cent numéros, depuis le premier numéro paru le 29 septembre 1978 ,
peut être obtenue auprès du Monastère Sainte-Madeleine (84330 Le
Barroux) contre une participation de 100 F (+ 20 F de port).
Je
remercie ceux qui contribuent à l’impression et à l’envoi de cette
modeste lettre d’informations en m’envoyant une contribution
financière ou quelques timbres. Je serai reconnaissant aussi aux
destinataires qui ne souhaiteraient plus la recevoir de le signaler. Cela
allégerait les dépenses... |