En
2010, un quart des
séminaristes français seront de "Forme Extraordinaire" - par
Paix
liturgique
Cet
article est paru dans le n° 176, 4 mai 2009, de Paix
liturgique (1, allée du Bois Gougenot – 78290
Croissy-sur-Seine ; ou www.paixliturgique.com).
Les intertitres sont de la rédaction.
La
chute vertigineuse du nombre des séminaristes est, en France, un des aspects
les plus angoissants de la crise religieuse. À la fin du Concile, en 1966-1967,
ils étaient 4 536. Aujourd’hui, en 2008-2009, ils sont environ 740, soit une
chute de plus de 80 %.
Pour
être plus précis, ils étaient :
. en 1966 : 4 536 ;
. en 1975 : 1 297 ;
. en 1977 : 1 151 ;
. en 1996 : 1 103 ;
. en 2000 : 976 ;
. en 2005 : 784 ;
. en 2006 : 764 ;
. en 2007 : 756.
Les
rentrées, qui étaient de 900 en 1966, sont tombées à 200 dans les années de
l’après-Concile et de la réforme liturgique, pour amorcer une petite
remontée dans les années 80 (234 en 1990) et retomber régulièrement ensuite
(133 en 2007). Le nombre des séminaristes parisiens qui était remonté à 100
dans les années 80, dépasse à peine 50 aujourd’hui, de même que le nombre
des séminaristes du plus prestigieux des séminaires de France, celui d’Issy-les-Moulineaux
– étant précisé que les séminaristes issus de la Communauté de l’Emmanuel
résistent à l’érosion, à la manière d’une « valeur
refuge », et constituent, par exemple, une part importante des
séminaristes formés à Paris.
Pendant
le même temps, est née une autre catégorie de séminaristes, destinés à
devenir des prêtres célébrant la messe traditionnelle, essentiellement dans
un premier temps, pour la Fraternité Saint-Pie-X. Les chiffres des années
antérieures à 1980 ne sont pas connus. En revanche, de 1980 à 1988, en vertu
d’un « effet Jean-Paul II », les rentrées dans les
séminaires de la Fraternité Saint-Pie-X ont connu une baisse sensible, alors
que les séminaires classiques, tels ceux d’Ars, Paris, Aix-en-Provence,
étaient en croissance, sans pour autant enrayer une inexorable baisse globale.
Puis,
à l’époque du motu proprio de 1988, alors que se créaient des séminaires
tridentins officiels, les rentrées dans les séminaires classiques ont
commencé à baisser (Ars : 20 en 2007-2008 ; Aix : 9), cependant
que les rentrées enregistrées dans les séminaires de la Fraternité
Saint-Pie-X restaient stables. Puis, le motu proprio de 2007, avant même sa
parution, produisit un nouvel effet de croissance des vocations vers l’ensemble
des séminaires de rite tridentin (160 en 2007-2008 ; environ le même
chiffre en 2008-2009, non compris, il va de soi, les novices des instituts
religieux), le séminaire diocésain de Toulon qui accueille des séminaristes
pour la forme extraordinaire bénéficiant de ce mouvement.
Pendant
ce temps, les autres séminaires sont tombés au plus bas étage jamais atteint
(Paris : 63 en 2007-2008 ; Lyon : 19 ; Toulouse :
9 ; Agen, Pamiers, Belfort, etc. : 0). Tous les instituts Ecclesia Dei (reconnus par Rome), mais
aussi la Fraternité Saint-Pie-X, prévoient une rentrée extrêmement
importante l’année prochaine.
Un
sur quatre
En
2008-2009, il y a, à quelques unités près, 740 séminaristes diocésains en
France pour la forme ordinaire et 160 pour la forme extraordinaire (dont 40
environ pour la Fraternité Saint-Pie-X). Certaines corrections doivent être
faites dans l’une et l’autre catégories : en ce qui concerne les
séminaires diocésains, la première année, dite de propédeutique, n’est
pas comptée, alors qu’elle est comprise dans les chiffres des séminaires
pour la forme extraordinaire ; mais les séminaristes formés dans les
séminaires diocésains de France ne sont pas toujours français (par exemple,
les séminaristes asiatiques formés à Ars), et un nombre non négligeable des
séminaristes du diocèse de Toulon – une quinzaine sur cinquante – sont
destinés à la célébration de la forme extraordinaire. Par ailleurs, de
nombreux séminaristes diocésains ne cachent pas leur sympathie pour la forme
extraordinaire du rite romain et disent vouloir appliquer demain dans leurs
futures paroisses le Motu Proprio de Benoît XVI.
S’il
est difficile de quantifier ces séminaristes qui entretiennent des relations
étroites avec les communautés Ecclesia
Dei et qui apprennent à célébrer la messe traditionnelle, il n’en
demeure pas moins que l’émergence de ce nouveau clergé va considérablement
amplifier la tendance. En d’autres termes, quasiment un séminariste français
sur quatre (et même un peu plus pour les raisons ci-dessus évoquées) est
aujourd’hui destiné à la célébration de la forme extraordinaire.
25 contre 1
Un
séminariste français sur quatre formé pour la forme extraordinaire… tandis
que le nombre de lieux de culte où est célébrée la forme extraordinaire de
la messe ne représente quant à lui-même pas 1 % des paroisses… Cette
proportion déjà significative de un sur quatre n’est donc pas arrivée à
son paroxysme et reste en pleine croissance. Dès lors que l’immense majorité
des jeunes ne connaît pas cette forme liturgique faute d’y avoir accès dans
leur paroisse, la comparaison reste relative. Plus la messe traditionnelle sera
célébrée, plus les jeunes la connaîtront et par suite seront dans la
possibilité de choisir. Il sera très intéressant de suivre cette évolution
les prochaines années. Paix liturgique y reviendra.
Pour
la canonisation du bienheureux Pie IX - par
Yves Chiron
Giovanni
Maria Mastai Ferretti (1792-1878) est devenu le pape Pie IX en 1846.
Sa
cause de béatification a été introduite le 7 décembre 1954.
Le
regretté Mgr Piolanti [1911-2001], qui fut un des ultimes représentants de la
théologie romaine[1],
fut aussi, à partir de 1971, postulateur de la cause de Pie IX. Outre le
travail historique et théologique propre à la cause, qu’il a mené avec
ténacité et intelligence, il a mis en œuvre différents moyens pour mieux
faire connaître Pie IX : à partir de 1972, une revue, Pio
IX, qui existe toujours ; une collection « Studi Piani » à
la Libreria Editrice Vaticana et d’autres initiatives.
Le
décret reconnaissant les vertus héroïques de Pie IX a été publié le 6
juillet 1985, la congrégation ordinaire sur le miracle nécessaire à la
béatification s’est réunie le 10 juin 1986. Ce n’est qu’après avoir
surmonté divers obstacles idéologiques que la béatification a pu intervenir
le 3 septembre 2000, en même temps que celle de Jean XXIII[2].
Aujourd’hui,
Mgr Gherardini, qui a succédé à Mgr Piolanti comme postulateur de la cause,
espère que la canonisation interviendra dès qu’un miracle, dû à l’intercession
du bienheureux Pie IX, sera reconnu.
À
cette intention, je glisse, dans ce numéro d’Aletheia[3],
une image du bienheureux Pie IX avec, au verso, une Prière pour implorer sa
glorification et obtenir des grâces.
L’obligeance
de Mgr Gherardini, et de Franco Zampini du Musée Pie IX de Senigallia, me
permet d’offrir, gracieusement, aux lecteurs intéressés deux livres, en
français, publiés quelques années après la mort de Pie IX :
• Enseignements et conseils du Souverain
Pontife Pie IX aux catholiques, tirés des Brefs, Allocutions et Discours de Sa
Sainteté, 1880, 320 pages.
• Grâces obtenues par l’intercession depuis
l’époque de sa mort, suivi d’un appendice : Les derniers moments de Pie IX, La
dépouille mortelle de Pie IX, La
tombe de Pie IX, 1884, 136 pages.
Pour
obtenir ces deux volumes, il suffit d’adresser une demande écrite à Aletheia (les livres sont offerts, une
participation, libre, aux frais d’envoi est demandée).
Rappelons
qu’existent en français deux biographies du Pape de l’Immaculée Conception
et du Syllabus : Pie IX, pape moderne
(éditions Clovis, 1995 ; traduit en anglais, espagnol et italien) et Pie IX. Le pape des tempêtes (éditions
Jean Picollec, 1999).
La
brochure Pie IX et la franc-maçonnerie
(éditions BCM, 2000) est disponible à nos bureaux au prix de 5 euros.
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