le
nouveau livre d'Yves Chiron vient de paraitre:
Frère
Roger de Taizé | 1915-2005 | Le fondateur de Taizé
Contenu
Introduction
1. Petit-fils de prêtre, fils
de pasteur.
2. Une conversion.
3. Naissance d’une communauté.
4. Retour à Taizé.
5. Les pas décisifs.
6. Entre Genève, Paris et Rome.
7. Au concile Vatican II.
8. « Sortir de l’impasse ».
9. Le concile des jeunes.
10. « Un nomade ».
11. « Autour du Pasteur universel ».
12. Taizé, « une vocation provisoire ».
Notes
Sources
Remerciements
Éditions
Perrin, parution février 2008. 415 pages, prix librairie : 21,50
euros.
Bon
de commande: voir
le document PDF
Yves
Chiron
Frère
Roger | 1915-2005 | Le fondateur de Taizé
(Éditions
Perrin, février 2008)
Le
nom de Taizé est aujourd’hui universellement connu. Les célèbres Chants
de Taizé ont été traduits dans des dizaines de langues. Les
« Rassemblements de Taizé », sur la colline bourguignonne,
dans une grande ville d’Europe en fin d’année ou ailleurs dans le
monde, attirent, à chaque fois, des dizaines de milliers de jeunes de
toutes nationalités.
Il
y a un « mystère Taizé », qui a fasciné les hommes d’Eglise
comme les profanes. Mystère de son succès et mystère de son fondateur,
figure charismatique.
Pourtant,
la figure emblématique du fondateur, Frère Roger – Roger Schutz à l’état-civil
(1915-2005) – reste, à bien des égards, méconnue.
Ce
livre, première biographie historique de Frère Roger, voudrait échapper
à la légende, non pour en prendre systématiquement le contre-pied, mais
pour restituer toute une vie dans son contexte historique.
La
tâche n’a pas été facile. Taizé n’aime ni l’histoire ni les
archives et cultive un certain goût pour le secret ou le discret.
Les
rencontres de Roger Schutz et de Max Thurian avec Pie XII et d’autres
autorités romaines en 1949 et 1950 n’ont été connues du grand public
qu’en 1960.
Frère Roger a choisi son successeur, frère Alois, dès 1978, au cours d’un
voyage en Afrique, mais il ne l’annonce à sa communauté que vingt ans
plus tard. La communion de Frère Roger à l’Eucharistie catholique, qu’il
reçoit depuis 1972, n’apparaît au grand jour que lors de la messe des
funérailles de Jean-Paul II, en 2005.
Et
que dire de l’itinéraire religieux de son grand-père maternel :
séminariste catholique jusqu’au sous-diaconat, puis prêtre dans l’Eglise
vieille-catholique, avant d’être consacré pasteur réformé ?
Frère Roger n’en a jamais parlé et, aujourd’hui encore à Taizé, c’est
une sorte de tabou à ne pas transgresser.
La
recherche de Frère Roger, nous avons essayé, ici, de la restituer au
plus près. Sans nous arrêter à la « légende », mais aussi
avec le souci de ne pas travestir la vérité d’un itinéraire
exceptionnel.
Outre
les volumes du Journal de Frère Roger, où, souvent, il faut
savoir lire entre les lignes, d’autres sources permettent de
reconstituer les diverses étapes de sa vie. Il y a, d’abord, les
témoignages que nous avons pu recueillir auprès de certains membres de
sa famille (par exemple, sa fille adoptive, Marie Strugala), auprès de
frères ou d’anciens frères de la Communauté et auprès de ceux qui,
catholiques, protestants ou orthodoxes, ont été les témoins de sa vie.
De
nombreuses archives ecclésiastiques, institutionnelles ou privées,
attendaient aussi l’historien, en France et en Suisse. Elles se
sont avérées très riches, pleines de surprises et de documents
précieux pour mieux saisir les décisions et les tentatives.
Frère
Roger fut un « passeur » de frontières. Suisse, il s’installe
en France en 1940. Calviniste, il fonde la première communauté
monastique protestante en terre française. Fils de pasteur, pasteur
lui-même, il est allé au-delà du protestantisme. « Il est
formellement catholique » disait, en 2005, le cardinal Kasper,
président du Conseil pontifical pour l’Unité des chrétiens, au
cardinal Barbarin qui l’interrogeait sur l’appartenance
confessionnelle de Frère Roger.
Il
a toujours franchi les murailles pour aider et rassembler. En 1940-1942,
il aide des réfugiés politiques et des Juifs ; en 1945-1946, il
soulage deux camps de prisonniers de guerre allemands établis près de
Taizé ; dans les années 1950-60, il est à la pointe du dialogue
œcuménique ; dès 1966, il pressent une vague de contestation
radicale dans la jeunesse d’Europe et il saura y voir une soif de
questions. Et le reste de sa vie, il mettra en œuvre une pédagogie d’accompagnement
de la jeunesse qui sera admirée par beaucoup et critiquée par certains.
Frère
Roger appartient maintenant à l’histoire de l’Eglise mais aussi à l’histoire
de l’Europe. Les Eglises, elles, ont vu en lui un rassembleur qu’elles
n’ont pu tenir à l’écart, avec lequel elles ont entretenu un
dialogue, parfois rude et difficile. Si Taizé, d’origine protestante, s’est
rapproché du catholicisme, il y a eu un mouvement inverse : Taizé a
influencé et le protestantisme et l’Eglise catholique.
(Extrait
de l’introduction)
Lettre du cardinal Barbarin à l’auteur, le 23 février 2007. |