Un
ouvrage inédit de Soeur Lucie de Fatima
par
Yves Chiron
L’ouvrage,
inédit, de Sœur Lucie, la dernière des voyantes de Fatima, décédée
il y un an, était annoncé comme devant paraître aux Editions Parole et
Silence (Agence Zenit le 2 juin 2006, cf. Aletheia n° 93, 4 juin
2006). À ce jour, l’ouvrage n’est pas paru à ces éditions. En
revanche, il existe déjà en portugais, en anglais, en allemand, en
italien… et en français à Fatima[1].
En voici donc une présentation.
Dans
son titre complet, l’ouvrage s’intitule : Comment je vois le
message à travers le temps et les événements. Il existe des Mémoires
de Sœur Lucie, dont on sait qu’ils furent rédigés à partir de 1935.
Selon Sœur Lucie elle-même, ces Mémoires ont été écrits « à
la hâte, sans avoir eu le temps nécessaire d’entrer dans les
détails » (p. 9 de Comment je vois…). L’appréciation
est vraie pour le premier Mémoire, rédigé en moins de quinze jours.
Mais ce 1er Mémoire a été complété par quatre autres[2].
Pourtant, à la demande de son confesseur, Sœur Lucie a accepté d’écrire
encore sur les faits de 1917 et leur préparation. D’où ce nouveau
livre, posthume parce qu’inachevé (le récit et le commentaire de Sœur
Lucie ne vont pas au-delà de l’apparition d’août 1917).
Les
apparitions angéliques préparatoires et les quatre premières
apparitions de la Vierge font l’objet non pas d’un nouveau récit
complet, mais de précisions, et surtout d’un commentaire spirituel et
doctrinal. Ce commentaire relève à la fois de l’exégèse et de
l’interprétation.
On
ne retiendra, ici, que quelques points saillants de ce livre :
•
Concernant l’apparition du 13 juin. Sœur Lucie avait déjà
écrit : « Elle [la Sainte Vierge] ouvrit les mains et nous
communiqua, pour la seconde fois, le reflet de cette lumière immense. En
Elle, nous nous vîmes comme submergés en Dieu. » Cette fois, sa
description est plus précise et son commentaire donne le sens d’une
telle grâce : « …la céleste Messagère, dans un geste de
protection maternelle, ouvrit les bras et nous enveloppa dans le reflet de
la lumière de l’Etre immense de Dieu.
Cette
grâce nous marqua pour toujours dans l’ordre du surnaturel. »
•
Le 13 juillet, les trois voyants eurent une vision, effrayante, de l’Enfer.
Dans un entretien accordé en 1992 au cardinal Padiyara – entretien dont
la teneur, publiée, a été injustement contestée – , Sœur Lucie
avait dit : « L’enfer est une réalité. C’est un feu
surnaturel et non physique et qui ne peut être comparé au feu qui
brûle, feu de bois ou de charbon, ni à ces feux que certains ont l’habitude
de mettre ici, dans nos forêts.[3] »
Cette fois, elle commente ainsi cette vision de l’enfer du 13 juillet
1917 : « on voyait le feu, mais ce que je ne sais pas, c’est
de quelle sorte de feu il s’agissait. Ce n’était certainement pas un
feu matériel, comme les feux que nous sommes habitués à voir sur la
terre. Dans l’ordre du surnaturel, il n’existe pas de matériaux pour
alimenter pareil feu. […] quel est le combustible qui alimente cette
fournaise qui brûle toujours sans diminuer ni s’éteindre ? Et
nous ne savons pas combien d’autres feux Dieu a pu allumer dans le
domaine du surnaturel, chacun étant adapté à la fin pour laquelle Dieu
l’a créé. Dans les œuvres de la création, nous voyons qu’il y a
beaucoup de secrets que les hommes, malgré tout leur savoir, ne sont pas
encore venus à percer. Nous ne sommes vraiment rien devant la
toute-puissance de Dieu ! […] Quoi qu’il en soit, ce qui est
certain, c’est que l’enfer existe et qu’il est pour Notre Dame l’objet
d’une grande préoccupation. »
•
La consécration de la Russie demandée par la Sainte Vierge à Fatima
a été faite, finalement, par Jean-Paul II le 25 mars 1984.
Certains auteurs et publications contestent que cette consécration ait
été accomplie selon les demandes de la Vierge et estiment que
« Jean-Paul II n’a pas consacré la Russie comme la Sainte Vierge
l’a demandé »[4].
Dans
Comment je vois le message…, Sœur Lucie affirme à nouveau que
la consécration accomplie en 1984 a correspondu à ce que demandait la
Vierge. Elle écrit : « Cette consécration a été faite par
le Saint-Père Jean-Paul II, à Rome, publiquement, le 25 mars 1984,
devant la statue de Notre Dame, qu’on vénère à la Capelinha des
Apparitions, à la Cove da Iria, à Fatima. » (p. 54). Sœur Lucie
ajoute, significativement, à propos de la visite de Gorbatchev à
Jean-Paul II qui a lieu en 1989 : « Mieux encore, il [Dieu]
incitait l’un des principaux dirigeants du communisme athée à se
mettre en route pour Rome, afin de rencontrer le Saint-Père – qui peut
être sans s’en rendre compte achevait de faire la consécration de la
Russie au Cœur Immaculé de Marie, demandée par Notre Dame, à Fatima
– ; par cette rencontre, il le reconnaissait comme le suprême
représentant de Dieu, de Jésus-Christ, sur la terre, comme le chef de l’unique
et véritable Eglise fondée par Jésus-Christ ; c’était aussi
pour donner le baiser de paix, en demandant pardon pour les erreurs de son
parti ; il donnait ainsi au monde un témoignage de foi et de
confiance en l’Eglise du Dieu unique et véritable. » (p. 55). Le
passage, souligné par nous, donne une interprétation surnaturelle,
inédite, de cette visite de 1989.
•
La Sainte Vierge avait promis, suite à sa demande de consécration de la
Russie : « Si l’in écoute mes demandes, la Russie se
convertira et l’on aura la paix. […] il sera donné au monde un
certain temps de paix ».
Certains
ont interprété cette double promesse comme une conversion soudaine et
massive de la Russie au catholicisme et comme l’avènement d’une paix
universelle. Sœur Lucie explique pourquoi on peut estimer qu’il y a eu
conversion de la Russie et que la promesse de paix s’est réalisée. On
ne résumera pas ici les pages – 53 à 56 – consacrées à ces deux
faits. On relèvera néanmoins l’apostrophe de Sœur Lucie :
« il y a encore des aveugles qui ne voient pas ou ne veulent pas
voir, et qui disent : Notre Dame a promis la paix, et il y a encore
des guerres à travers le monde ! Oui, quand Notre Dame a promis la
paix, c’était par rapport aux guerres provoquées dans le monde par le
communisme athée, mais non par rapport aux guerres civiles qui, elles,
ont toujours existé et existeront toujours, jusqu’à ce Dieu transforme
ce monde… ».
Cette
édition du livre posthume de Sœur Lucie, comme le précédent titre
édité par le Carmel de Coimbra (Sœur Lucie. Souvenirs sur sa vie),
n’est pas, semble-t-il, diffusée par les librairies françaises. C’est
un sujet d’étonnement sur lequel il y aurait beaucoup à dire. Aussi,
cette fois encore, Aletheia contribue, modestement, à la diffusion
du message authentique de Fatima.
Pour
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Paiement à l’ordre des Editions Nivoit 5 rue du Berry / F–36250
NIHERNE
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