"COMMUNISME”
- UN MOT QUI FAIT TOUJOURS PEUR AU VATICAN
Au
Vatican, certains ont encore peur du mot “ communisme ”.
Plus de quinze ans après la chute du Mur de Berlin et de l’écroulement
de l’URSS, dans certains milieux du Vatican on n’ose toujours pas
désigner les régimes communistes par leur nom.
Jean-Paul
II a été un des artisans de la chute du communisme institutionnel en
Europe. Il a su en caractériser la nature et le dénoncer par son nom.
Benoît XVI, depuis les quelques semaines où il est Pape, n’a pas peur,
lui non plus, de nommer le communisme [1] .
Pourtant,
dans les milieux du Vatican chargés de diffuser l’information
officielle du Saint-Siège, le mot fait encore peur. On n’hésite pas à
le censurer. C’est mon ami Stefano Gizzi, éminent biographe de son
parent, le cardinal Gizzi, premier Secrétaire d’Etat du bienheureux Pie
IX, qui m’a signalé la chose : les organes d’information du
Saint-Siège ont travesti un texte, on ne peut plus solennel, consacré
Jean-Paul II. Il s’agit du Rogito, la biographie du Pape défunt,
qui est déposée avec sa dépouille mortelle dans le cercueil.
Le
Rogito, résumé officiel de la vie de Jean-Paul II, a été
rédigé en latin et signé par le cardinal Camerlingue, par le cardinal
Doyen du Sacré-Collège, par les notaires apostoliques et par d’autres
dignitaires ecclésiastiques. Il a été lu, en latin, le matin du 8
avril, dans la Basilique Saint-Pierre, avant que le corps de Jean-Paul II
ne soit déposé dans le cercueil pour la messe des funérailles.
Le
texte original, en latin, a été publié dans l’Osservatore romano du
lendemain, 9 avril, et a été reproduit sur le site internet officiel du
Vatican (www.vatican.va). Le Rogito a retenu comme un des faits
saillants du pontificat :
Pontificatus
Ioannis Pauli II unus ex longissimis in Ecclesiæ historia exstitit. Hoc
temporis spatio multa sunt commutata variis in provinciis. In his
communistarum quarundam nationum regiminum dissolutiones annumerantur,
ad quam rem multum contulit ipse Summus pontifex.
Sans
être un latiniste éminent, on comprend le sens des mots soulignés (par
nous) : on attribue, entre autres à Jean-Paul II — “ le
Souverain pontife contribua lui-même ” —, la “ désagrégation
des régimes communistes dans plusieurs pays ”. C’est une
vérité historique.
Comment
se fait-il que ce passage ait fait l’objet de traductions, officielles,
qui trahissent le texte original latin ? Le jour-même où il
publiait la version latine authentique, l’Osservatore romano publiait
une traduction italienne qui en déformait le sens du passage en
question :
Si
annovera la caduta di taluni regimi, alla quale egli stesso contribui.
La
“ désagrégation des régimes communistes dans plusieurs
pays ” devient “ la chute de certains régimes ”. “ Certains
régimes ”…L’imprécision révèle une crainte de
déplaire. A qui ? Pourquoi ?
La
traduction/trahison de l’Osservatore romano a, dès lors, servi
de référence. Le site officiel du Vatican l’a reprise et cette
traduction/trahison italienne a servi de référence pour les traductions
en d’autres langues qu’on trouve sur ce même site officiel : “ la
chute de plusieurs régimes ” dit la traduction officielle
française, “ the fall of several regimes ” dit l’anglaise,
“ a queda de certos regimes ” dit la portugaise, et
ainsi de suite pour les différentes versions linguistiques du site.
Bien
évidemment, les traductions de ce solennel Rogito qui ont paru
dans la presse mondiale se sont toutes référées à la traduction
italienne déficiente, et personne ne s’est donné la peine de traduire
d’après le texte authentique latin. Même la Documentation
catholique (n° 2336, 15 mai 2005), qui a réalisé, dit-elle, sa
propre traduction d’après le “ texte original latin ”,
traduit/trahit non d’après le texte latin mais d’après la version
italienne puisque pour le passage concerné on lit : “ On
peut enregistrer la chute de certains régimes… ” . Est
ainsi masqué le qualificatif de “ communistes ”.
Ce
n’est pas la première fois que les traductions, officielles ou non, d’une
version authentique en latin sont des trahisons. Il est vrai qu’on a vu
aussi, avec Jean XXIII, des textes, prononcés en italien, être
corrigés, dans leur version officielle latine, dans un sens jugé plus
orthodoxe ou plus exact. Cette fois, c’est la vérité de l’histoire
qui est travestie.
À
travers les revues
.
Reconquête (Centre Charlier, 70 Bd. Saint-Germain, 75005 Paris), 4,50
¤ le numéro.
Dans
le n° 213 de la revue mensuelle du Centre Charlier, on lit un entretien
de trois pages avec Jean Madiran. L’intérêt particulier de cet
entretien est que, pour une rare fois, Madiran évoque son enfance et son
milieu familial, avant d’évoquer la suite : Maurras, la
francisque, Itinéraires, Présent.
.
Liber canonum (C.E.R.H.M.I.R., 5 rue Albert Sorel, 31500 Toulouse), 25
¤ le numéro + 5 ¤ de port.
Dans
la controverse Fraternité Saint-Pie X/Abbé Laguérie, on a vu des
partisans de l’abbé Laguérie contester les qualités du consultant
canonique auquel avait fait appel la FSSPX, Bernard Callebat. On a nié,
publiquement et sur internet, ses compétences. On a mis en doute qu’il
soit un expert en droit canonique. On a même insinué que la revue de
droit canon qu’il “ prétendait ” diriger n’existait
pas. Or, cette revue, annuelle, existe bien. Elle en est à son IVe
volume, qui vient de sortir. Dans ces 200 pages, on trouvera, dus à des
universitaires canonistes ou historiens, d’intéressants articles de
droit canonique (par exemple Jean-Louis Bahans : “ Le secret
professionnel du ministre du culte en droit français ”) et des
articles d’histoire du droit et des institutions canoniques (par
exemple, Frédéric-Pierre Chanut : “ Clercs et laïcs dans l’Eglise
médiévale : les enjeux du pouvoir ”). |