Bons
points et coups de règle
Dans
Le Sel de la Terre, la revue trimestrielle éditée par le couvent
de la Haye-aux-Bonshommes (49240 Avrillé), on trouve toujours des
articles qui retiennent l’attention. Ainsi, dans le dernier numéro
paru, n° 51, hiver 2004-2005, 14 € le numéro, on peut lire un
intéressant dossier, d’une soixantaine de pages, consacré au P. Fahey
(1883-1954), spiritain irlandais, théologien du Corps mystique et de la
royauté sociale du Christ.
Mais
ce même numéro contient aussi, en fin de livraison, huit pages anonymes,
qui, sous le titre “ Informations et commentaires ”, sont
une distribution de bons points et de coups de règle sur les doigts. Tour
à tour, sont cités à comparaître devant les sévères juges d’Avrillé,
Olivier Pichon, directeur de la rédaction de Monde et Vie ;
Jean Madiran, directeur de la rédaction de Présent ; enfin,
le seul et unique rédacteur de cette pauvre Aletheia. On laissera
aux deux éminents directeurs des publications citées, le soin de
répondre – s’ils en ont le temps et le goût – à l’honorable
rédacteur anonyme.
Concernant
Aletheia, l’anonyme du Sel de la Terre me reproche d’être
allé “ à la rescousse d’Emile Poulat ”. L’honorable
anonyme se récrie : personne n’a jamais laissé entendre qu’Emile
Poulat était franc-maçon ou proche de la franc-maçonnerie.
De
qui se moque-t-on ? Quand on cite neuf noms, qu’Emile Poulat est le
premier nom cité, et qu’après avoir énuméré les neufs noms on
poursuit : “ tout ce monde [1]
est, d’une part plus ou moins influencé par les idées de Julius Evola
ou de René Guénon et d’autre part souvent lié à la
franc-maçonnerie ”, il y a bien amalgame et approximation.
Quand
on traite de ce genre de sujet par allusion, sous-entendu et amalgame, on
n’est pas loin de la calomnie et de la médisance. Le paragraphe
accusateur de Christian Lagrave dans Lecture et tradition a été
repris textuellement par Le Sel de la terre, puis par Sous La
Bannière puis par Action Familiale et Scolaire. On aimerait,
pour l’honneur d’Emile Poulat et de Jean Borella, que ces revues
publient des rectificatifs sinon des excuses.
Au
début du siècle déjà, quand la campagne antimoderniste et
antilibérale avait pris une tournure trop personnelle, les Etudes
(janvier 1914) avaient publié un article retentissant, “ Critiques
négatives et tâches nécessaires ”. La célèbre revue jésuite,
qui se revendiquait, elle aussi, au rang des “ catholiques
intégraux ”, s’était indignée :
“ Quelle
pitié de voir ravaler ainsi à des questions de personnes les questions
doctrinales de la plus haute gravité ! (…) Chaque semaine, le
lecteur attend avec impatience son numéro, en se disant : A qui le
tour ? Il ne s’inquiète plus guère de ce qu’est le modernisme
ou le libéralisme. Foin des graves problèmes, du souci des précisions
et des questions de nuances ! L’important est d’enrichir de
quelques noms sensationnels la galerie des suspects ! ”.
Revue
des revues
.
La presse s’est fait l’écho du “ Communiqué ” de Mgr
Bruguès, évêque d’Angers et président de la Commission doctrinale de
l’épiscopat, consacré aux ouvrages de Jacques Duquesne et du P.
Dominique Cerbelaud. Ce communiqué a été suivi d’une “ Note
doctrinale ”, beaucoup plus développée, consacrée au livre de
Jacques Duquesne et d’un “ Résumé ” de cette analyse
critique. Ces deux dernières interventions de la Commission doctrinale ne
sont, pour ainsi dire, jamais citées. On trouvera le texte de ces trois
interventions doctrinales dans la Documentation catholique (3 rue
Bayard, 75008 Paris – 4,50 € le numéro), n° 2326, du 19 décembre
2004. Une note doctrinale sur le livre du P. Cerbelaud “ devrait
paraître ultérieurement ”.
.
J’ai rappelé, dans le dernier numéro d’Aletheia, plusieurs
articles et études critiques qui avaient été consacrés au premier, et
important, livre de Jean Borella, La Charité profanée. Le P.
Lous-Marie de Blignières nous rappelle qu’il avait consacré une “ recension
respectueuse et critique ” à un autre livre de Jean Borella, Le
Sens du surnaturel. Effectivement, cette longue étude critique, de
vingt pages, peut se lire dans le n° 61, automne 1997, de Sedes
Sapientiæ (53340 Chémeré-le-Roi).
.
Dans le numéro de janvier 2005 de La Nef (B.P. 48, 78810
Feucherolles, 6 € le numéro), on peut lire un très important débat
consacré à “ La France : mort, déclin ou renaissance ? ”.
Y ont pris part Mgr Brincard, évêque du Puy-en-Velay, Paul-Marie
Coûteaux, député européen “ souverainiste ”, Patrice de
Plunkett et Jean Raspail. Dans ces huit pages très denses, on relèvera,
entre autres, ces analyses de Mgr Brincard : “ il y a une
crise grave, cette crise est à la fois intellectuelle et spirituelle.
Comment sortir de cette crise ? Sera-t-elle l’occasion d’un
retour non pas au passé mais aux sources, ou ouvrira-t-elle le chemin au
déclin ? Pour ma part, je pense qu’il y aura un renouveau mais,
comme tout renouveau profond, il passera par la croix ”.
Rappels
.
Le dernier livre de Jean Madiran, La trahison des commissaires,
publié aux éditions Consep, est disponible aussi à Aletheia au
pris de 10 € franco de port.
.
Un “ abonnement-liberté ” au quotidien Présent est
possible par un prélèvement automatique mensuel de 27,45 € par mois
(formulaire à demander à Présent, 5 rue d’Amboise, 75002
Paris).
Au
seuil de cette nouvelle année, je fais mien ce vœu exprimé par Mgr
Brincard : “ Retrouvons l’espérance en faisant ce qui, avec
l’aide de la grâce de Dieu, dépend de nous ”.
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