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A propos de quelques apparitions.
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"Là est la vraie Eglise" (traduction).
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Document : une "Mise en garde".
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Précisions.
A
PROPOS DE QUELQUES APPARITIONS
Le
40e anniversaire de l'ouverture du concile Vatican II a été l'occasion
d'études et de travaux très divers. Jean Madiran, parmi les catholiques
attachés à la Tradition, a été le premier, en juin 2002, à apporter
sa contribution par un essai très riche : La Révolution copernicienne
dans l’Eglise (Consep, 7 rue de la Comète, 75007 Paris, 107
pages, 18 euros, cf. Alètheia n° 31).
La
position de Jean Madiran n'est pas celle de la Fraternité Saint-Pie X.
Jean Madiran remet en cause "l'intention" qui a présidé aux
travaux conciliaires et "l'évolution conciliaire" qui a suivi,
évolution "destructrice et inacceptable" (Présent,
19.12.2002). Mais il ne se fait pas juge des textes conciliaires
eux-mêmes. En conclusion de son livre, il dit de l'Eglise et du concile
Vatican II : "Elle pourra ainsi le rectifier, le réformer ou
l'abolir ; ou bien l'oublier ? Ce n'est pas à nous d'en décider. Simple
laïc du rang, simple militant de l'Eglise enseignée, notre rôle était
de refuser l'inacceptable. Nous l'avons fait de toutes nos forces. Nous ne
cesserons pas."
La
Fraternité Saint-Pie X, elle, a organisé, en octobre, un symposium
international de théologie intitulé "Vatican II : introduction à
une nouvelle religion". Cette réunion s'est tenue à huis clos et
les actes ne devaient pas être publiés. Finalement ils le seront.
Ce
symposium a été l'occasion, pour certains prêtres de la FSSPX qui y
participaient comme intervenants, d'étudier, pour la première fois, les
textes du concile Vatican II. Après une séance plénière, où Mgr
Williamson a prononcé l'allocution d'ouverture, les travaux se sont
déroulés en six commissions thématiques. Il y eut, au total, 62
intervenants dont 25 laïcs. Parmi les participants laïcs, on relève les
noms d'universitaires plus ou moins proches de la FSSPX (notamment Claude
Rousseau, Christophe Réveillard, Jean-Claude Lozac'hmeur, Franck Bouscau,
Alain Rauwel, Paolo Pasqualucci). En revanche, parmi les ecclésiastiques
présents, le plus grand nombre appartenait à la FSSPX, même si des
religieux de communautés amies (Couvent de la Haye-aux-Bonshommes,
Fraternité de Mérigny) ont apporté des contributions.
Dans
le programme envoyé aux participants à ce symposium, figurait un projet
de "Déclaration finale", en huit points. Ce projet de
déclaration devait être discuté et travaillé par chacune des six
commissions. En fait, le texte du projet a été repris sans changement
majeur" dans la "Déclaration finale du Symposium de Paris"
telle qu'elle est parue ensuite dans diverses publications
traditionalistes.
La
conclusion principale de ce symposium —mais elle se trouvait déjà pour
l'essentiel dans le projet de déclaration — est que "le Concile a
posé les bases d'une religion nouvelle destinée principalement à
exalter la personne humaine et à réaliser l'unité du genre
humain."
Il
y a quelques mois, dans Pacte (23 rue des Bernardins, 75005 Paris,
n° 67, le numéro 2,50 euros), l'abbé de Tanoüarn avait déjà employé
l'expression de "religion nouvelle" pour qualifier Vatican II.
Mais il l'avait employée dans un sens limitatif : "Cette nouvelle
conscience transforme les rapports entre l'Église et le monde et donne au
chrétien une nouvelle identité, une nouvelle manière d'être lui-même
devant Dieu et devant les hommes. C'est en ce sens — et en ce
sens seulement, mais ce n'est pas rien —, c'est en s'en tenant à
cette perspective qu'on peut soutenir l'idée que Vatican II inaugure une
nouvelle religion, une nouvelle manière d'entrer en relation avec Dieu et
avec ses semblables" (souligné par nous).
Avec
ce symposium, l'abbé de Tanoüarn, qui en a été le principal
organisateur et animateur, engage une critique plus radicale du concile
Vatican II, puisqu'il emploie désormais l'expression "nouvelle
religion" dans un sens non restrictif, pour l'opposer "à la
religion catholique telle qu'elle a été vécue par les fidèles et
enseignée par tous les papes jusqu'à la veille de Vatican II".
La
"Commission 6" du symposium s'est consacrée à l'"Histoire
du Concile". Une communication particulière aurait pu être
consacrée à Mgr Lefebvre et le concile Vatican II. Non seulement à sa
participation aux travaux conciliaires mais aussi à son jugement — qui
a évolué — sur le concile. Mgr Tissier de Mallerais, dans sa grande
biographie de Mgr Lefebvre (Clovis, 2002), reconnaît, après que Mgr
Lefebvre lui-même et la FSSPX longtemps l'aient longtemps nié, que le
futur fondateur d'Ecône a bien signé tous les textes du concile Vatican
II, y compris la déclaration Dignitatis humanæ sur la liberté
religieuse et la constitution pastorale Gaudium et spes.
REVUE
DES REVUES
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Item est la lettre
confidentielle que l'abbé Aulagnier avait lancée après qu'il a été
dépossédé des publications qu'il avait fondées ou relevées (Dici
et Nouvelles de Chrétienté). Depuis que l'abbé Aulagnier a été
exilé à Québec et interdit d'écrire, Item continue à paraître
à l'initiative d'Entraide et de Tradition (rue Jean Eudes, 14480 Le
Fresne-Camilly). Le dernier numéro paru, n° 5, novembre 2002, 3,20
euros, contient le texte intégral de la conférence donnée à Versailles
par Mgr Rifan, le 30 septembre dernier, et aussi le texte intégral du
débat qui a eu lieu ensuite avec les auditeurs. On y relève les
interventions de l'abbé Guillaume de Tanoüarn et du père de Blignières.
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Sedes Sapientiae
(Société Saint-Thomas d'Aquin, 53340 Chémeré-le-Roi, n° 81, 8 euros)
contient une longue et très éclairante étude de Luc Perrin :
"Rome, Campos et Ecône (2000-2002)", pages 3 à 30. Luc Perrin,
maître de conférences à la Faculté de théologie catholique de
l'université Marc Bloch (Strasbourg), est un des historiens les plus
attentifs et les mieux informés sur le catholicisme traditionnel d'après
Vatican II. On lui doit aussi les quatre derniers chapitres de l'Histoire
des curés qui vient de paraître aux éditions Fayard sous la
direction de Nicole Lemaître. Luc Perrin y évoque les évolutions du
clergé séculier depuis la Première Guerre Mondiale.
VATICAN
II ANALYSE OU JUGE
Différentes
revues ont consacré des dossiers spéciaux au concile Vatican II à
l'occasion du 40e anniversaire de son ouverture. C'est, dans l'ordre
chronologique de leur parution :
-
L'Homme nouveau (10 rue
Rosenwald, 75015 Paris, 3 euros le numéro). Un large dossier est paru sur
deux numéros, les 20.10.2002 et 3.11.2002. On y trouve :
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Denis Sureau, "Retour sur Vatican II",
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Philippe Maxence, "Les exigences de la vérité",
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Luc Perrin, "L'aggiornamento de l'Eglise",
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Entretien avec Mgr Rifan,
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Yves Chiron, "Paul VI, l'universalité de l'Eglise",
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Entretien avec le P. Basile Valuet o.s.b. sur la liberté religieuse,
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Georges Daix, "Envoyé spécial au concile".
-
Fideliter (B.P. 88, 91152
Etampes cedex, n° 150, novembre-décembre 2002, 7,50 euros). On y lit,
pages 4 à 13 :
.
Abbé Alain Lorans, "Vatican II, un "brigandage" ?",
.
Mgr Bernard Tissier de Mallerais, "Le rôle du Cœtus
internationalis Patrum".
-
La Nef (B.P. 48, 78810
Feucherolles, n° 133, décembre 2002, 6 euros). On y lit, pages 17 à 29
:
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Christophe Geffroy, "Le "mythe" du Concile",
.
"Rupture ou continuité ? Les principaux points controversés"
par un moine de Triors, le P.
Emmanuel
o.s.b., les abbés Christian Gouyaud, Fabrice Loiseau, Denis Le Pivain et
Gérald de Servigny,
.
Christophe Geffroy, "Yves Congar ou l'esprit du concile",
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Loïc Mérian : "Liturgie : un échange significatif".
-
Kephas (8 bis boulevard
Bessonneau, 49100 Angers, n° 4, octobre-décembre 2002, 15 euros). On y
lit, pages 49 à 66 :
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Abbé Gérald de Servigny, "Vatican II, un concile mal connu",
.
Yves Chiron, "Il y a quarante ans, l'ouverture de Vatican II".
-
Le Sel de la terre (Couvent de
la Haye-aux-Bonshommes, 49240 Avrillé, n° 43, hiver 2002-2003, 14
euros). On y lit, pages 15 à 74 :
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Abbé Victor-Alain Berto (1900-1968), "Lettres du concile",
.
Mgr Antonio de Castro Mayer, "L'anti-Eglise"
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Paolo Pasqualucci, "Pour la recherche systématique des erreurs de
Vatican II. Propositions sur la méthode."
ISRAËL
APRÈS LE CHRIST
Ansgar
Santogrossi est un religieux, frère bénédictin à l'abbaye Mount Angel,
dans l'Oregon. Né en 1962, spécialiste de la pensée du bienheureux Duns
Scot, il a publié différents articles de philosophie, de théologie et
de liturgie dans des revues conciliaires (comme Homiletic and Pastoral
Review) ou traditionnelles (Catholica et The Latin Mass).
C'est en français qu'il a rédigé son premier livre, L'Evangile
prêché à Israël, qui vient de paraître aux éditions Clovis (B.P.
88, 91152 Etampes cedex, 78 pages, 10,50 euros).
L'ouvrage
n'est pas une lecture critique de la déclaration conciliaire Nostra
ætate dans sa quatrième partie consacrée à la religion juive mais
il en prend largement le contre-pied. Il contredit surtout le
"dialogue judéo-chrétien" tel qu'il s'est établi depuis une
quarantaine d'années. Ce dialogue tend à mettre en valeur la foi
"abrahamique" qui serait commune aux Juifs et aux Chrétiens et
aussi est affirmé que "les Israélites qui, depuis Jésus, ne
croient pas en sa messianité sont un corps religieux agréé par Dieu comme
un corps religieux doué de la foi d'Abraham" (p. 11).
Recourant
largement à deux ouvrages classiques parus en 1969 (Pierre Benoit, L'Eglise
et Israël et Denise Judant, Judaïsme et christianisme),
Ansgar Santogrossi se réfère aussi abondamment aux pages de saint Thomas
d'Aquin sur le sujet et à la doctrine scotiste de la "foi
implicite".
Ansgar
Santogrossi conteste que le peuple juif puisse encore, aujourd'hui, être
considéré comme "le peuple élu". La promesse du Christ Jésus
s'adresse certes toujours aux Juifs comme aux Gentils, mais elle requiert
"une foi qui soit au temps passé pour correspondre au temps de
l'Eglise qui est le dernier âge de l'Histoire". L'attente du Messie
chez les Juifs de l'Ancienne Alliance était "une foi au temps
futur". Depuis l'incarnation du Fils de Dieu cette foi est sans
objet. La foi juive aujourd'hui, et l'observance de la loi mosaïque,
manquent leur objet (pour reprendre la terminologie thomiste de la
connaissance).
A
l'encontre du dialogue judéo-chrétien actuel, Ansgar Santogrossi estime
que la religion israélite contemporaine n'est pas une réponse
authentique à l'Alliance de jadis : "Les Israélites dans la
Synagogue actuelle professent un Messie à venir non par la foi divine,
mais par une conjecture humaine fausse."
Je
remercie ceux qui — évêché, monastères, prêtres, laïcs — ont
apporté, durant l'année 2002, une libre contribution financière à Alètheia,
permettant ainsi à ce frêle esquif de continuer à voguer. Je ne
remercie pas, en revanche, ceux qui ne se manifestent jamais — même pas
par quelques lignes pour dire qu'ils ne veulent plus recevoir ce voltigeur
— et ceux qui, pour leurs propres publications, pillent cette modeste
feuille sans daigner citer leur source.
A
l'intention de tous, néanmoins, pour 2003, je ne peux que reprendre le vœu
émis par Jean Madiran (Présent, 27.11.2002) : "vœu qui paraîtra
utopique, mais que je ressens comme nécessaire dans le vilain temps que
nous avons à traverser et qui se prolonge désastreusement : mon vœu
d'une amitié entre tous ceux qui, en diverses demeures, gardent la même
messe, le même catéchisme, la même Écriture." |