Revue
des revues
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Oremus
(11 avenue Chauchard, 78000 Versailles), n° 13, septembre 2002, ce
numéro 3 euros.
Ce
numéro d' Oremus, "Bulletin d'information consacré à la
liturgie catholique latine traditionnelle", est très précieux car
il fait, quatorze ans après la publication du motu proprio Ecclesia
Dei afflicta, un bilan chiffré de son application en France, "un
des pays où la messe traditionnelle est certainement la plus
répandue".
Sur
93 diocèses de France métropolitaine, 51, seulement, offrent aux
fidèles, de manière hebdomadaire, une messe traditionnelle. Il faut lire
les autres statistiques détaillées qui font un point précis de la
situation. Par exemple, dans plus d'un diocèse français sur trois (35
%), la messe traditionnelle n'est même pas célébrée une fois par mois.
Si
l'on prend en compte les lieux de culte où la messe traditionnelle est
célébrée sans autorisation de l'évêque du diocèse — il s'agit
essentiellement des églises, chapelles et prieurés de la Fraternité
Saint-Pie X—, on atteint des chiffres beaucoup plus élevés : aux 82
messes traditionnelles "Ecclesia Dei" célébrées
chaque dimanche en France, s'ajoutent 164 autres messes
dominicales traditionnelles grâce, essentiellement, à la FSSPX.
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Présent
(5 rue d'Amboise, 75002 Paris), numéros des 16 et 17 octobre 2002, 1,50
euros le numéro (abonnement d'un an : 301,85 euros).
En
écho à ce numéro d'Oremus, Jean Madiran, dans deux numéros
successifs de Présent, a scruté "Quarante ans d'évolution
conciliaire". Il fait remarquer que les "apports positifs
du Magistère", indéniables (les encycliques Veritatis splendor et
Fides et ratio, par exemple), "n'ont cependant donné aucun coup
d'arrêt ; ni même aucun coup de frein". En France, du moins, et en
matière liturgique, du moins.
Évoquant
les lieux de culte traditionnel, et aussi, ce qui n'est pas accessoire
mais lié, les écoles et le catéchisme, Jean Madiran note :
"quoi
que l'on puisse penser de certaines tactiques risquées, de certains
propos largement excessifs ou de certaines situations délicates de la
FSSPX, c'est bien ici et pour cela que nous n'esquivons pas la nécessité
d'en prendre acte : face à l'évolution conciliaire, la FSSPX a raison
sur le fond. Elle n'est pas la seule. Sociologiquement, c'est elle qui a
le poids principal."
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Kephas
(8 bis, boulevard Bessonneau, 49100 Angers), n° 3, juillet-septembre
2002, ce numéro 15 euros.
La
revue, dirigée par M. l'abbé Le Pivain, contient d'intéressants
échos sur un colloque consacré au cardinal Charles Journet à
Fribourg en avril dernier. On lit aussi, entre autres choses, une étude
historique sur Joseph II et le joséphisme par l'abbé Vincent Richard et
un article de Denis Sureau consacré à l'essai, très intéressant mais
peu remarqué, de William Cavanaugh, Eucharistie et mondialisation
(Ad Solem, 2001).
Cav
anaugh appartient au courant anglo-saxon de la Radical Orthodoxy,
courant d'idées qui devrait attirer davantage l'attention des
traditionalistes français. Dans Eucharistie et mondialisation,
Cavanaugh analyse le phénomène actuel de la mondialisation comme
l'aboutissement de la sécularisation et aussi, thèse assez iconoclaste,
comme l'aboutissement de la création des états-nations à l'époque
moderne. Contre le mythe de l'
"État sauveur", le jeune théologien américain revendique pour
l'Eglise la nécessité de se poser en corps social alternatif et de
refuser la distinction spirituel/temporel. Cavanaugh est aux antipodes de
la pensée du Maritain seconde manière.
Au
coeur de la thèse hardie de Cavanaugh, il y a une considération sur le
rôle social de l'Eucharistie : "l'urgence, aujourd'hui, n'est pas
de se ménager un moyen pour influencer le pouvoir laïc par le biais de
la société mais plutôt de restaurer une pratique liturgique capable de
redonner aux chrétiens la conscience de la dimension politique de la foi,
et par là de produire des hommes de pouvoir dont le langage sera un
langage de paix et de vérité."
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Le Sel de la
Terre (Couvent de la Haye-aux-Bonshommes, 49240
Avrillé), n° 42, automne 2002, ce numéro 14 euros.
Il
ne passe pas de numéro de cette revue, depuis plusieurs années, dans
lequel je ne sois pas épinglé, stigmatisé ou injurié. Dans ce numéro
encore, dans trois articles différents, les Révérends Pères d'Avrillé
me cherchent querelle pour des articles parus dans Présent ou dans
Alètheia, à propos d'Evola, à propos de l'Opus Dei et à propos
de Kephas et des éditions Ad Solem. Dans ce dernier article, où
est mis en cause principalement Yves Daoudal, on ressort la vieille
calembredaine d'une supposée "école de l'ésotérisme
chrétien", à laquelle Daoudal et moi appartiendrions.
L'historienne
Annie Kriegel, à propos des agissements de certains auteurs et
responsables de la communauté israélite, avait dénoncé " une
insupportable police juive de la pensée ". Faudrait-il donc
parler aussi d' "une insupportable police avrilloise [ou avrillesque,
comme on dit burlesque] de la pensée" ?
Combien
de fois faudra-t-il répéter, comme je l'ai écrit ici-même, il y a
plusieurs mois déjà : "Il y a dans l'oeuvre de Guénon, malgré
quelques vues justes sur la crise de la civilisation moderne, trop
d'impasses, d'illusions et de dérives qui rendent le plus grand nombre de
ses pages inacceptables pour un catholique. Je donnerai volontiers tous
les livres de René Guénon pour une seule page lumineuse de Jean Madiran."
Je
pourrais dire exactement la même chose de Julius Evola, à propos duquel
la revue Le Sel de la Terre publie, d'ailleurs, un article fort
intéressant. Cet article, dû au professeur italien Paolo Taufer, et dont
la suite paraîtra dans le prochain numéro de la revue, met
opportunément en lumière la philosophie idéaliste qui est à la base de
la pensée d'Evola et dévoile le ressort inquiétant des recherches
initiatiques qu'il a menées par différentes voies. Assurément, Julius
Evola n'est pas un maître catholique.
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AVE
(Kapittelweg 11, 1216 HR Hilversum, Nederland), n° 7, septembre 2002,
envoi gratuit.
AVE
(Niieuwsbrief over Actuele VErschijningen), malheureusement accessible
aux seuls lecteurs néerlandophones, est la meilleure revue existante
consacrée aux apparitions mariales contemporaines. Dans la fidélité à
l'enseignement traditionnel de l'Eglise sur ce sujet, chaque numéro
trimestriel comprend des articles solides. Le dernier numéro paru
contient, notamment, la lettre de l'évêque de Harlem, en date du 31 mai
2002, sur "Notre-Dame de tous les Peuples" (Amsterdam) ; une
étude critique de Mark Waterinckx sur San Damiano et le décret de
l'évêque de Wollongong, en date du 16 juin 2002, sur le voyant William
Kamm, appelé "Little Pebble" (Australie). |