L’abbé
Aulagnier
Présent,
dans son édition du 19 septembre dernier, a donné, discrètement, l’information
suivante :
“Journaliste,
créateur et directeur de plusieurs publications estimées, écrivain
ecclésiastique d’une grande notoriété, notamment pour son livre paru
en décembre 2000 : La Tradition sans peur (en collaboration avec l’abbé
Guillaume de Tanoüarn, préfacé par l’abbé Philippe Laguérie), l’abbé
Paul Aulagnier vient, pour une raison jusqu’ici inconnue, d’être
frappé d’une nouvelle sanction par ses supérieurs de la FSSPX. Il est
envoyé à Québec comme aumônier d’une maison de retraite pour
personnes âgées ; et surtout il a l’interdiction d’écrire. Cette
interdiction-là est sans doute pour un écrivain, même ecclésiastique,
la plus grave sanction possible.”
Je
ne commenterai pas cet entrefilet. Je renverrai au dernier livre publié
par M. l’abbé Aulagnier, La Tradition sans peur. Il est toujours
disponible aux Éditions Servir, 15 rue d’Estrées, 75007 Paris, 350
pages, 20 euros franco de port. L’abbé Aulagnier y exprimait des vues
audacieuses et libres, tant sur la crise actuelle de l’Eglise que sur l’action
de la FSSPX ( cf. Alètheia, n° 7, 5 janvier 2001).
Je
ne rappellerai pas le rôle éminent qu’a eu l’abbé Aulagnier dans le
combat de la Tradition : un des premiers membres de la Fraternité créée
par Mgr Lefebvre, il a été durant dix-huit ans supérieur du district de
France, période pendant laquelle il a fondé la revue Fideliter et
il a présidé à la création de nombreux prieurés et de plusieurs
écoles à travers la France. Puis il fut deuxième assistant du
supérieur général de la FSSPX.
Je
préfère renvoyer à l’image des premiers temps, héroïques, de la
FSSPX ; image que rapporte le dernier biographe de Mgr Lefebvre : “En
cette année 1972-1973, la Fraternité n’a d’apostolat qu’en
Grande-Bretagne et en Californie, si l’on met à part l’humble
aumônerie que l’abbé Aulagnier assure en France à l’école de
filles de Mademoiselle Luce Quenette à Malvières, un village perdu que l’aumônier,
un jour d’hiver, n’atteindra qu’en chaussant des skis” (p. 475).
Cette
biographie de Mgr Lefebvre, écrite par Mgr Bernard Tissier de Mallerais,
publiée par les éditions Clovis (B.P. 88, 91152 Etampes cedex, 719
pages, 24 euros), est la plus volumineuse qui ait été consacrée au
fondateur de la FSSPX.
L’abbé
Sulmont, Jean Madiran et la Croix
L’abbé
Philippe Sulmont, le bien connu curé de Domqueur, attaché
indéfectiblement au rite traditionnel et que les évêques successifs de
son diocèse ont laissé en fonction, a adressé, le 3 septembre 2002, une
lettre à Noël Copin. Celui-ci, ancien directeur de la Croix,
avait publié, la veille, dans ce journal, un éloge du concile Vatican II,
le qualifiant de “prophétique”.
L’abbé
Sulmont lui écrivit alors : “Ce concile est en contradiction avec l’Evangile
et toute la Tradition. (...) En fait, le bilan du concile est
catastrophique”. Il citait aussi un extrait du dernier livre de Jean
Madiran, La Révolution copernicienne dans l’Eglise (cf. Alètheia,
n° 31, 3 septembre 2002).
Les
verts propos de l’abbé Sulmont — et sans doute aussi l’annonce qu’ils
seraient répandus dans son bulletin paroissial “répandu à 4000
exemplaires” — ont fait réagir Noël Copin.
Dans
un article paru dans la Croix le 30 septembre dernier, Noël Copin
fait allusion à la lettre de l’abbé Sulmont (sans le nommer, ni citer
le bulletin où la lettre a paru) et il cite le nom de Jean Madiran (sans
faire référence à son livre). On passera sur le procédé.
On
s’ébahit, en revanche, de voir le nom de Jean Madiran et — presque
—les références d’un de ses livres cités dans la Croix. C’est,
sans doute, bien la première fois, depuis un quart de siècle au moins,
qu’un livre de Madiran est — presque — recensé dans la Croix.
Les
lecteurs curieux peuvent obtenir auprès d’Alètheia copie de la
lettre ouverte de l’abbé Sulmont et de l’article-réponse de Noël
Copin, en envoyant un timbre.
La
Lettre à nos frères prêtres
L’abbé
de La Rocque a repris la direction de la Lettre à nos frères prêtres,
la “Lettre trimestrielle de liaison de la Fraternité Saint-Pie X avec
le clergé de France”. L’adresse de cette publication est désormais :
2245 avenue des Platanes, 31380 Gragnague. On peut s’y abonner pour 7,5
euros (4 numéros par an).
Le
dernier numéro paru contient de nombreux témoignages circonstanciés sur
la façon dont les évêques de Nîmes et de Poitiers “entendent
recadrer leur clergé”. Ce sont des faits à connaître. Mais on
aimerait aussi que les initiatives en sens inverse, d’autres évêques
de France, soient signalées aussi.
Le
même numéro contient le texte d’une supplique qui a été adressée à
Jean-Paul II, en 2001, pour demander que la célébration de la messe
selon le rite traditionnel soit autorisée “sans clause restrictive”.
Cette supplique a été signée par 250 prêtres incardinés dans les
diocèses de France. C’est peu et c’est beaucoup à la fois. Mais, “organisée
dans la discrétion, cette démarche s’est propagée au moyen du bouche
à oreille et n’a touchée sue quatre cents prêtres”.
250
sur 400, c’est donc déjà beaucoup. Si l’on avait ajouté les
prêtres religieux et les prêtres de la FSSPX, on aurait facilement
doublé le nombre des signataires.
L’abbé
de La Rocque fait remarquer que cinquante-quatre des signataires “ont
été ordonnés dans les dix dernières années, dont vingt-sept depuis
les JMJ parisiennes...”. On a envie de prolonger l’analyse : comment
ces prêtres français, indépendants de la FSSPX, formés et ordonnés
dans le nouveau rite, sont-ils restés attachés à la messe
traditionnelle ? Le manichéisme n’est donc pas de mise dans l’analyse
de la situation de l’Eglise. |