Avertissement
du Pape aux théologiens
Le
jeudi 5 septembre, Jean-Paul II a reçu à Castel Gandolfo un groupe
d'évêques brésiliens en visite ad limina. Il leur a recommandé
plus de vigilance dans les admissions au séminaire. Il a aussi,
longuement, évoqué la situation actuelle de la théologie en exprimant
ses préoccupations et en faisant une mise en garde claire et vigoureuse.
Le pape a précisé dans son discours que ses préoccupations et sa mise
en garde ne concernaient pas seulement les théologiens brésiliens mais
ceux d' “autres parties du monde”.
Certains
journaux italiens, notamment Il Giornale dans son édition du 6
septembre, ont longuement rendu compte de cette exhortation. Comme aucun
journal français, à ma connaissance, n’en a fait autant, je crois
utile d’en reproduire des extraits, traduits de l’italien, en
attendant - on l’espère - la publication intégrale dans la
Documentation catholique.
Jean-Paul
II a exprimé sa “profonde tristesse et ses préoccupations” pour le
caractère inadéquat de l’enseignement de la théologie dans certains
instituts de théologie et séminaires. Cette inadéquation “est due, a
dit le pape, à une préparation insuffisante ou à des positions en
désaccord avec l’enseignement de l’Eglise”.
Le
pape s’inquiète de certaines tendances de la théologie catholique qui
se laissent “conditionner par la mentalité et la sensibilité de l’homme
moderne”.
“Dans
les facultés ou instituts de théologie de diverses parties du monde, et
aussi au Brésil, une vision mutilée de l’Eglise se répand, selon une
idéologie qui perd de vue le point essentiel : que l’Eglise est une
participation au mystère de Dieu incarné.”
“Les
évêques, a déclaré aussi le pape, ont le devoir de veiller à ce que
la théologie ne se réduise pas une vision purement humaine de l’Eglise
et des hommes eux-mêmes.”
“Les
efforts, certainement légitimes et nécessaires, d’unir (unire)
le message chrétien à la mentalité et à la sensibilité de l’homme
moderne, et d’exposer la vérité de la foi avec des instruments
connexes à la philosophie moderne, aux sciences positives, ou en partant
de l’homme contemporain et de la société, peuvent, s’ils ne sont pas
adéquatement contrôlés, menacer la nature-même de la théologie et le
contenu de la foi.”
Une
interview de Mgr Fellay
Le
dernier numéro de la revue Fideliter (B.P. 88, 91152 Etampes
Cedex, 7,50 euros le numéro), n° 149, septembre-octobre 2002, contient
le compte-rendu d’un long entretien avec Mgr Fellay, Supérieur
général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X.
Mgr
Fellay passe en revue la situation de la FSSPX (“désormais presque 450
prêtres et plus de 60 frères”), le vieillissement relatif de ses
effectifs (“la moyenne d’âge reste juste en dessous des 40 ans”),
le développement des études doctrinales réalisées par des prêtres de
la FSSPX.
Mgr
Fellay évoque aussi longuement l’accord intervenu entre les prêtres de
Campos et Rome. Il dit ne pas partager “l’analyse optimiste de l’abbé
Aulagnier” (cf. Aletheia n° 29) et redoute, dans les dix ans à
venir, de voir des “nuages noirs s’amonceler” sur Campos. Il estime
: “On ne peut pas affirmer que la concession faite par Rome vis-à-vis
de Campos représente un réel changement, disons une faveur, un regard de
bienveillance de Rome sur la Tradition.”
Le
Supérieur général de la FSSPX fait le point sur l’état de ses
relations avec le Saint-Siège. Il évoque enfin la biographie de Mgr
Lefebvre, rédigée par Mgr Tissier de Mallerais, publiée par les
éditions Clovis et qui sera mise en vente à partir du 6 octobre
prochain.
A
son interlocuteur - l’abbé Grégoire Celier, directeur de la revue et
des éditions Clovis - qui l’interroge sur la liberté prise par l’auteur
de cette biographie, Mgr Fellay assure : “ la Fraternité n’entend pas
imposer à ses membres un carcan sur des points historiques librement
discutables, comme si on obligeait à voir toutes choses avec des œillères.”
Le
cas Rosmini
En
juillet 2001, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a publié une
“Note sur la validité des décrets doctrinaux concernant la pensée et
les oeuvres du P. Antonio Rosmini Serbati”. Pie IX, en 1849, avait
inscrit à l’Index deux des ouvrages de Rosmini (1797-1855).
Léon XIII, en 1887, avait condamné 40 propositions, tirées
principalement des oeuvres posthumes de Rosmini. La Note de 2001 affirme,
après “un examen approfondi”, que “les sujets de préoccupation et
les difficultés doctrinales qui ont déterminé la promulgation des
Quarante Propositions n’ont plus lieu d’être”.
Cette
Note de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a scandalisé certains
qui voient là un nouveau reniement de la “Rome moderniste”.
Sans
juger, ici, du cas Rosmini, on peut renvoyer, pour une information plus
complète sur le sujet, à une étude publiée par un religieux membre de
l’Institut de Charité, congrégation fondée par Rosmini. Précisons
que ce prêtre est très proche des milieux traditionalistes. Le P.
Bellwood veut défendre le fondateur de l’Institut auquel il appartient.
Son
étude, La “Question rosminienne”, qui compte 40 pages, sera
envoyée gracieusement aux lecteurs d’Aletheia, qui en feront la
demande en joignant une enveloppe timbrée à 0,69 euros. S’adresser
directement à l’auteur :
Rév.
Père Robert Bellwood
Notre-Dame
du Rafflay
44690
Château-Thebaud
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