I.
Revue de presse sur le troisième secret de Fatima
La
troisième partie du secret n’était pas encore révélée - seule l’annonce
de sa prochaine révélation avait été faite par le cardinal
Sodano, le 13 mai, à Fatima - que le dominicain Cardonnel, dans le
Monde (3 juin 2000) la contestait. Sur quatre colonnes, son article
dénonçait “le faux troisième secret de Fatima” : “Il m’est
intolérable d’entendre que la sainte Mère de dieu ait pu détourner
les balles faites pour tuer le pape alors qu’elle n’aurait pas lever
le petit doigt pour arrêter l’extermination de millions de juifs et la
traite ignoble de millions de noirs”.
Le
“silence” de la Vierge Marie, à Fatima, sur la Shoah devient, ainsi,
un critère nouveau pour juger de la réalité de l’apparition... Avant
l’article, emporté et haineux, du père Cardonnel, un théologien
laïc, Enzo Bianchi, avait, dans le quotidien italien La Repubblica,
employait un argument similaire : “Un Dieu qui pense révéler en 1917
que les chrétiens seront persécutés et qui ne parle pas de la Shoah et
des six millions de juifs n’est pas un Dieu crédible.”
Jean
Madiran qui, dans Présent (17 mai 2000), rapportait ce dernier
jugement, commentait : “Une question de cette sorte n’est pas
inattendue par le temps qu’il fait, et elle va poser un problème à la
congrégation romaine chargée de commenter officiellement le 3e secret.”
De
fait, dans le “commentaire théologique” que le cardinal
Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a
donné, le 26 juin, de la troisième partie du secret , il n’emploie
pas le mot “Shoah”mais il y fait implicitement référence quand
il écrit :
“On
peut trouver représentée dans ces images l’histoire d’un siècle
entier. De même que les lieux de la terre sont synthétiquement
représentés par les deux images de la montagne et de la ville, et sont
orientés vers la croix, de même aussi les temps sont présentés de
manière condensée : dans la vision, nous pouvons reconnaître le siècle
écoulé comme le siècle des martyrs, comme le siècle des souffrances et
des persécutions de l’Eglise, comme le siècle des guerres
mondiales et de beaucoup de guerres locales, qui en ont rempli toute la
seconde moitié et qui ont fait faire l’expérience de nouvelles formes
de cruauté”1 . L’allusion au génocide est transparente.
Le
texte publié est-il complet ?
Le
directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, Joaquin Navarro-Valls,
avait averti, dès le 21 mai : “La publication de la prophétie ne
comportera aucun soutien papal au traditionalisme anti-oecuménique, qui s’était
abusivement emparé de certains aspects du message de Fatima...” De
fait, l’interprétation donnée par le cardinal Ratzinger
contredit complètement l’hypothèse communément admise d’un
troisième secret se référant à la crise de l’Eglise et à la perte
de la foi dans plusieurs pays. Les deux études les plus
approfondies sur le sujet sont celles du père Joaquin Maria Alonso,
La vérité sur le secret de Fatima (Téqui, 1979, 107 pages),
traduction d’un ouvrage paru en 1976, et, à sa suite, celle
de frère Michel de la Sainte Trinité, Toute la vérité sur Fatima,
t. III “Le troisième secret” ( Maison Saint-Joseph, 10260
Saint-Parres-lès-Vaudes, 1985, 594 pages). Le cardinal Ratzinger
lui-même, dans diverses déclarations sur Fatima, semblait avoir été
convaincu par cette thèse d’une troisième partie du secret portant sur
la crise de l’Eglise . D’où l’étonnement ou la déception voire la
colère de certains commentateurs.
Déjà,
après la déclaration du cardinal Sodano à Fatima, le 13 mai, l’abbé
de Tanoüarn, avait donné comme titre à son éditorial dans Pacte
(numéro de mai 2000, 23 rue des Bernardins, 75005 Paris) : “Fatima, la
désinformation”. Après la publication du troisième secret et du
commentaire officiel, l’abbé Laguérie, dans le bulletin de son
prieuré, Mascaret (n° 221, juillet-août 2000, 19 avenue de
Gaulle, 33520 Bruges) a titré : “Fatima : le brigandage” ; l’abbé
Delestre, dans une longue étude paru dans le Bulletin Saint Jean Eudes
(n° 56, juin-juillet 2000, 1 rue des Prébendes, 14210 Gavrus) parle de
“révélation tronquée” et frère Bruno de Jésus , dans la
Contre-Réforme catholique au XXe siècle (n° 369, août 2000, Maison
Saint-Joseph, 10260 Saint-Parres-lès-Vaudes) parle de”formidable
imposture” tandis que Mgr Williamson, un des évêques de la
Fraternité Saint-Pie X, dans sa lettre mensuelle (numéro de juillet
2000, Saint Thomas Aquinas Seminary, Road 1 - Box 97 A-1, Winona -
Minnesota 55987, USA) estime que le texte révélé le 26 juin n’est pas
l’ ”authentique secret”.
Ces
contestations se font à des niveaux différents. Il y a ceux qui tiennent
le texte publié pour authentique et complet mais qui estiment que l’interprétation
officielle donnée est entièrement erronée (l’abbé de Nantes et la
C.R.C.). D’autres, en revanche, estiment que l’interprétation donnée
par le Vatican non seulement est fausse mais qu’en outre, à
dessein, tout n’a pas révélé du troisième secret. C’est ce
que l’abbé Laguérie appelle “le brigandage” : “nous n’avons
que la vision précédant le 3ème secret et non pas le 3ème secret, et
tout - absolument tout - a été orchestré pour nous faire croire le
contraire et mettre un point final au terrible message de Fatima.”
Cette
position est également celle de l’abbé Delestre, l’auteur de l’étude
la plus longue parue à ce jour en France sur les documents publiés par
le Vatican. Il estime : “Le 26 juin dernier nous fut présenté un
troisième secret tronqué, volontairement amputé de sa première partie
constituée de paroles de Notre-Dame qui seules permettent l’interprétation
correcte et authentique de la vision que l’on nous a présentée.”
Deux
arguments, principalement, permettent, selon l’abbé Delestre, de
considérer le texte publié comme tronqué :
1.
La célèbre phrase du troisième secret, la première, et la seule connue
jusqu’au 26 juin, : “Au Portugal se conservera toujours le dogme de
la foi etc.”ne se trouve plus dans le texte officiel du troisième
secret publié par le Vatican. La Congrégation pour la Doctrine de la
Foi se contente de signaler, en note, que la phrase figure dans le
IVe mémoire, achevé de rédiger par soeur Lucie le 8 décembre 1941. Or,
la phrase servait de lien entre la deuxième partie du secret, que soeur
Lucie venait de rédiger, et la troisième qu’elle n’avait pas encore
mis par écrit. Pourquoi la Congrégation pour la Doctrine de la Foi n’a-t-elle
pas commenter cet ajout puis son omission?
2.
La forme elle-même est en rupture avec les deux premières parties du
secret. Après la vision de l’enfer (première partie du secret), la
Vierge Marie avait parlé “avec bonté et tristesse”
en expliquant et en formulant des demandes, tout en faisant des
prophéties sur la guerre à venir et la Russie (deuxième partie du
secret). Cette fois, il n’y aurait eu qu’une vision mais aucune parole
de la Vierge pour l’expliquer. D’où une des conclusions de l’abbé
Delestre : “il apparaît clairement que nous fut révélé le 26 juin
dernier, un troisième secret volontairement tronqué, amputé de sa
première partie constituée de paroles de Notre-Dame nous donnant la
grande clé d’interprétation de la vision publiée. Sans cette clé, la
vision reste très obscure et difficile à interpréter.”
Si
le texte du troisième secret publié par le Vatican est incomplet, on
aurait là une imposture, de même nature que, selon les commentateurs
cités, celle qui consiste à dire que la consécration effectuée
par Jean-Paul II en 1984 correspond bien à ce qu’a demandé la Sainte
Vierge.
Double
imposture donc ? Mais, soeur Lucie, lorsqu’elle a a rencontré Mgr
Bertone, Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 27
avril, puis lorsqu’elle a rencontré Jean-Paul II, le 13 mai, n’a pas
contesté l’authenticité du document qui allait être publié, ni les
grandes lignes de l’interprétation qui allait en être donnée, ni non
plus n’a demandé qu’une consécration, enfin complète, soit faite.
Si elle l’a fait, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi s’est
bien gardé d’en informer les fidèles. De cette forfaiture se seraient
rendus coupable toute la hiérarchie de l’Eglise, jusqu’au pape ...
Est-ce pensable ?
A
supposer que soeur Lucie ait participé à cette imposture - quelle grave
accusation ! -, encore faut-il expliquer son attitude. Certains
commentateurs laissent le lecteur libre de soupçonner le pire : une
voyante trompée sinon trahie par la hiérarchie ecclésiastique et par
son entourage-même. D’autres avancent des explications. L’abbé de
Nantes, dans une explication “apaisante” que rapporte frère
Bruno de Jésus, estime : “dans sa sagesse, Dieu peut permettre qu’un
de ses inspirés s’égare sans L’offenser, afin que la masse des
fidèles, qui auraient suivi le pape sans comprendre, soient excusés de
leur égarement.” William Morgan dans sa lettre d’informations News
ans views (La Guerche, Monks Kirby, Warwickshire CV23 OQZ,
Grande-Bretagne) rapporte l’explication du “sedevacantist writer and
Fatima commentator, Arai Daniele” : “the conciliarist sister Lucia (seen
on Portuguese television on May 13 actively assisting at John Paul II’s
Fatima New Mass) is part of the very apostasy which, he believes, the
authentic Third Secret warns against. For him, Sister Lucia has an
exaggerated concept of religious obedience, which makes her accept
implicitly whatever she is told by her putative superiors, ans in
particulary by the putative Pope.”
Ce
n’est que pour information, et sans rabaisser les explications
précédentes à cette élucubration, qu’il faut encore citer l’explication
fournie par le Marianisches Schriftenwerk (CH - 4632 Trimbach,
Suisse) : s’appuyant sur une comparaison de photographies de soeur Lucie
à différentes époques et sur un prétendu exorcisme qui s’est
déroulé le 4 août 1982, Bonaventur Meyer, dans un feuillet diffusé en
allemand, estime que c’est un sosie de l’authentique voyante des
apparitions qui apparaît désormais en public lors de rares cérémonies
publiques ! La “vraie” soeur Lucie, séquestrée, n’approuve pas,
bien sûr, tout ce qui se dit et se fait au nom de Fatima ...
Persécution
de l’Eglise ou crise de la foi ?
Soeur
Lucie, si l’on en croit le compte-rendu de sa rencontre avec Mgr Bertone,
le 27 avril, compte-rendu publié par la Congrégation pour la doctrine de
la Foi, “réaffirme sa conviction que la vision de Fatima concerne avant
tout la lutte du communisme athée contre l’Eglise et les chrétiens, et
elle décrit l’immense souffrance des victimes de la foi du vingtième
siècle.” Elle estime aussi que le personnage principal de la vision est
le Pape.
Cette
interprétation qui, comme l’écrivait Rémi Fontaine dans Présent
(le 28 juin 2000), est “la lecture de l’Eglise”, est contestée.
On
remarquera d’abord que le cardinal Ratzinger, dans son “commentaire
théologique”, reconnaît proposer seulement ”une tentative d’interprétation
du “ secret ” de Fatima”. Il est donc permis aux
fidèles de l’interpréter, en toute prudence, différemment.
Un
postulat a guidé, semble-t-il, toute l’interprétation des autorités
de l’Eglise, postulat énoncé dès le 13 mai, à Fatima, par le
cardinal Sodano, Secrétaire d’Etat : “Les situations auxquelles fait
référence la troisième partie du secret de Fatima semblent désormais
appartenir au passé.” Le cardinal Ratzinger fait sien ce postulat. Et c’est
ce postulat qui, en fait, permet de comprendre pourquoi le Vatican a
attendu aujourd’hui pour révéler cette dernière partie du message de
Fatima.
Soeur
Lucie, dans une lettre adressée le 12 mai 1982 au Saint-Père (lettre
citée dans les documents publiés par la Congrégation de la Doctrine de
la Foi, le 26 juin dernier), écrivait : “si nous ne constatons pas
encore la réalisation totale de la fin de la prophétie [ la Russie
répandra ses erreurs dans le monde entier ], nous voyons que nous nous y
acheminons à grands pas.” Entre 1982 et aujourd’hui, nous
aurions donc, selon le commentaire officiel du Vatican, vu “la
réalisation totale de la prophétie”.
L’interprétation
de la Congrégation de la Doctrine de la Foi est radicalement contestée
aussi bien par l’abbé de Nantes et frère François de Marie des Anges,
de la C.R.C., que par les abbés Delestre et Laguérie, de la
Fraternité Saint-Pie X, mais avec des analyses divergentes sur des points
importants.
L’abbé
de Nantes interprète la dernière vision du 13 juillet selon une double
clé. Premièrement, selon l’hypothèse la plus répandue et la plus
solidement argumentée, il interprète la “grande ville à moitié
en ruine” décrite par soeur Lucie comme “la Cité sainte, l’Eglise
catholique, apostolique et romaine, en état d’autodémolition,
en proie aux fumées de Satan, de l’aveu même de Paul VI, depuis
que ce Pape en a lui-même ébranlé les fondements, abattu les remparts,
profané et dévasté le sanctuaire.” Vision tragique, si l’on suit
cette interprétation, puisqu’elle se termine par la description
suivante : “Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux Anges,
chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils
recueillaient le sang des Martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes
qui s’approchaient de Dieu.” Vision que frère Bruno de
Jésus, faisant sienne l’analyse de l’abbé de Nantes, interprète
ainsi : “le secret s’achève sur un tableau de l’Eglise où
la grâce ne passe plus que par le sang des martyrs” (souligné
par nous). On a alors envie de demander au commentateur : et les
sacrements ?
L’abbé
Laguérie propose une interprétation différente de cette description
finale de la vision : “Une croix qui ne fournit plus le sang qui irrigue
les âmes ! Ce ministère strictement sacerdotal qui n’est plus exercé
que par des anges ! Qui, ne pouvant livrer le sang de Jésus-Christ,
récupère celui des martyrs : la hiérarchie catholique assassinée ...”
Qui
est l’ “évêque en blanc” ?
Le
cardinal Ratzinger, dans sa “tentative d’interprétation”, estime
que l’”Évêque vêtu de blanc (...) tué par un
groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et
des flèches” représente Jean-Paul II qui, suite à l’attentat
dont il a été victime le 13 mai 1981, “a été très proche des portes
de la mort”.
Cette
interprétation , formulée déjà le 13 mai par le cardinal Sodano, a
été contestée très tôt. Au lendemain des cérémonies de Fatima, l’agence
de presse Ru (UNEC, BP 114, 95210 Saint-Gratien), a posé, la
première, la question : “ “L’évêque vêtu en blanc”
? Il y en a deux : Jean-Paul Ier et Jean-Paul II. Pourquoi Jean-Paul
II est-il officiellement désigné ? Ceci changerait d’ailleurs
totalement l’interprétation du secret !”
L’abbé
de Nantes s’est lancé, lui aussi, sur cette piste. L’évêque en
blanc tué ne serait pas Jean-Paul II mais bel et bien Jean-Paul Ier,
saint pape assassiné. Dès la parution de l’ouvrage du journaliste
anglais David Yallop, Au nom de Dieu (Paris, Christian Bourgois,
1984), l’abbé de Nantes avait fait sienne la thèse d’une mort non
naturelle de Jean-Paul Ier, victime de la maffia vaticane et d’éminents
prélats. Aujourd’hui, cette thèse, historiquement peu sérieuse2 ,
sert de clé d’interprétation du troisième secret de Fatima !
L’abbé
Delestre n’interprète pas de la même manière la mort du pape que
décrit la vision. Selon lui, il s’agit d’une mort spirituelle qui ne
s’applique pas uniquement au pape Jean-Paul II. Et il estime que
rapporter cette scène tragique de la vision à l’attentat du 13
mai relève d’une sorte d’ “illuminisme prophétique” et même d’une
“inversion vraiment perfide” :
“glorifier
la personne de Jean-Paul II implique aussi de glorifier les
orientations d’un pontificat qui n’a eu de cesse de faire appliquer en
tous domaines, les “nouvelles orientations conciliaires” et nous
arrivons ainsi à la glorification du Concile Vatican II lui-même, à l’aide
d’un troisième secret tronqué auquel on donne un sens exactement
opposé au vrai sens de ce que doit être celui du troisième secret
intégral” (souligné par l’auteur).
Bernard
de Kerraoul, dans le Bulletin d’information de l’Entente catholique
de Bretagne (n° 144, juillet-août 2000, 12 rue des Promenades, 22000
Saint-Brieuc) avait fait une analyse proche mais plus prudente : “Il
[ le Pape ] est tué au pied d’une grande croix par un groupe de soldats
avec une arme à feu et des flèches. L’arme à feu correspond à l’attentat
mais ni le lieu, ni les soldats, ni les flèches. Cela concerne peut-être
un événement à venir se rapportant à un autre pape. Cette vision
présente de curieuses analogies avec une vision de saint Jean Bosco,
voyant le pape sortir du Vatican à la tête d’un long cortège et
souffrant beaucoup. Il faut peut-être interpréter la vision dans un sens
symbolique et alors elle représenterait les souffrances et les
déchirements que l’Eglise connaît depuis trente ans. Les flèches
symboliseraient les atteintes portées à l’autorité pontificale. On ne
peut que faire des suppositions.”
Je
fais volontiers mienne cette dernière remarque. En ajoutant cette
précision que soeur Lucie a donnée avant la publication du secret et son
interprétation officielle et que le cardinal Ratzinger rapporte dans son
“commentaire théologique” :
“Soeur
Lucie a tout d’abord observé qu’elle avait reçu la vision, mais pas
son interprétation. L’interprétation, disait-elle, ne revient pas au
voyant, mais à l’Eglise.”
---
Le
secret de Fatima ne parle ni de bombes atomiques, ni de têtes
nucléaires, ni de missiles Pershing ou SS 20. Son contenu ne concerne que
notre foi. Identifier le secret avec des annonces catastrophiques ou avec
un holocauste nucléaire, c’est déformer le sens du message. La perte
de la foi d’un continent est pire que l’anéantissement d’une nation
; et il est vrai que la foi diminue continuellement en Europe.
Mgr
Alberto Cosme do Amaral, évêque de Leiria-Fatima, le 10 septembre 1984
II.
UNE LETTRE DU CARDINAL RICARDO VIDAL
Le
cardinal Ricardo J. Vidal, archevêque de Cebu, aux Philippines, est un
des protagonistes des fameux entretiens avec soeur Lucie, publiés en
français sous le titre : Fatima. Soeur Lucie témoigne (éditions
du Chalet, 1999, 117 pages). La retranscription de ces entretiens,
réalisée par Carlos Evaristo, a été mise en cause (cf. Alètheia,
n° 1). Certains commentateurs jugent cette retranscription
inauthentique, notamment parce que soeur Lucie y affirme que la
consécration faite en 1984 par Jean-Paul II correspond à ce qu’avait
demandé la Sainte Vierge.
Le
cardinal Padiyara, qui a rendu possible l’entretien de 1992, est
décédé il y a peu de temps. Pour obtenir certaines précisions et
confirmations, j’ai donc écrit au cardinal Ricardo Vidal, qui a
rendu possible celui de 1993. En date du 25 juillet, j’ai reçu une
réponse écrite dans laquelle il confirme qu’il existe bien un
enregistrement vidéo de l’entretien avec soeur Lucie auquel il a pris
part le 11 octobre 1993. A propos de la transcription qu’en a faite
Carlos Evaristo il précise :
“I
could not really give you any comment regarding the veracity of what Carlo
Evaristo has written regarding the meeting with Sister Lucia for the
simple reason that I have not received a copy of the said book nor have I
read its content.”
Le
cardinal Vidal ne connaît donc pas la retranscription des entretiens qui
a été réalisée par Carlo Evaristo. Donc il ne la conteste pas ni n’en
confirme l’authenticité. En revanche, dans cette lettre, il ne s’élève
pas contre une des affirmations centrales de cet entretien du 11 octobre
1993 : la consécration faite en 1984 correspond à ce qu’avait
demandé la Vierge.
Je
livre ce document supplémentaire aux lecteurs de bonne foi.
Prochain
numéro, le 3 septembre : Une double béatification pontificale. |